Biotope des carrières souterraines de Paris

Environnement, physique et chimique

Niveau de l'eau

Le niveau du bassin de la fontaine des capucins est inversement corrélé avec les températures extérieures, et corrélé positivement avec les précipitations de l'automne et hivers, mais beaucoup moins avec celle de l'été (qui pourtant en cumul ont été exceptionnellement haute cet été).
L'eau de pluie l'été a tendance à moins s'infiltrer profondément, à cause de deux choses : elle est plus utilisée par la couverture végétale qui la réutilise et la ré-envoit dans l'atmosphère par transpiration; deux parce que la chaleur importante fait qu'une partie s'évapore avant de s'infiltrer.

 

Spéléothème, décors minéral naturel, dans un contexte urbain.

Stalactites, stalagmites, fistuleuses, perles des cavernes, draperies, oeufs... Tous ces décors naturels sont inattendus pour une capitale de plus de 2,2 millions d'humains, et pourtant...

Les concrétions, sont issues d'ions dissous dans les eaux d'infiltrations qui vont être déposés le long des supports rencontrés, et vont se cristalliser en se déshydratant. Ces ions sont principalement des ions carbonates, provenant du dioxyde de carbone piégé dans l'eau et des ions calcium arrachés au sol. Ceux-ci forment, en se cristallisant, de la calcite, qui contient également des traces d'autres éléments donnant différentes couleurs (fer, zinc, manganèse, cadmium, nickel...). Alors que le fer donne des couleurs jaunes, le manganèse donnera plutôt une couleur rouge orangée, mais ce ne sont que des exemples, car les couleurs dépendent aussi de la forme ionique, et la manière dont les ions se disposent. Et la forme des concretions, dépend de la vitesse d'écoulement de l'eau, des courants d'air qu'elle peut rencontrer, et de la forme du support.

Dans les villes, l'air est particulièrement chargé en dioxyde de carbone, on peut s'attendre, à avoir des eaux de percolation chargées en ions carbonates, et une vitesse de formation des concrétions élevée.

en voici quelques exemples visuels :









 

Trompettes de Chavenay, des petits tubes creux coniques concretionnés, se formant sur de la chaux. (celles ci proviennent de lieux peu fréquenté du GRS) :

 

Perles de carrières :

 

 

et quelques paysages :

 

Tonneaux pris dans la calcite :

 

racines concretionnées :

 

Bivalve d'oxyde de fer. Ceux-ci se développent sur des supports ferreux, et dans la coquille métalique rouillée, se trouve une réserve d'eau tant que celle ci n'est pas brisée.

 

 

Concernant les températures :

Relevés novembre 2011 :

14,3°C : sous l'école des mines
15,0°C : Carrefour aux morts, dédale Montsouris
15,1°C : KCP Montsouris
15,8°C : Caren
16,0°C : Les Agapes
17,0°C : VDG salle des Bas longs, Carrefour Flagada, Bunker Allemand
17,1°C : Salle B.A.S.
17,2°C : Salle Zlard ; sous entrée du jardin du Luxembourg coté du midi
18,0°C : En bas de l'escalier Bonaparte
19,0°C : Salle du poulet rôti
20,1°C : Ossuaire officiel
20,3°C : Carrière des Capucins
20,7°C : Cabinet Assas

 

Humidité / eau

On peut constater le fort taux d'humidité ambiante, à la vitesse de décomposition du papier (les tracts, la librairie..), et à la vitesse d'apparition de moisissures sur la matière organique. C'est le cas en milieu confiné, l'humidité favorise les réactions allergiques, et pathologiques aux acariens et aux spores de moisissures. La présence d'eau sous forme de microgouttelettes créé parfois une diffusion de la lumière sous forme de halo (sans parler de fumigènes).

L'eau sous forme liquide est aussi présente dans le réseau, cela va de la simple flaque, à l'inondation de la galerie, du sol au ciel. Elle est limpide lors d'un premier passage (ce qui ne signifie pas qu'elle est potable), et se trouble durant 1-2h après un passage. La présence d'eau provient du débordement de la nappe phréatique puisqu'elle affleure par endroits et des infiltrations (ruisselement des eaux de pluies, accidents de canalisations du transport d'eau potable...).


CO2 / CO

Il n'y a pas de problème d'aération globalement grâce aux courants d'air créés à partir des différents puits, mais toute combustion, de bougie, bouteille à gaz, lampe acétylène, implique la formation de monoxyde de carbone résiduel qui sera plus au moins accumulé suivant le confinement du squat.


Lumière

La seule lumière émise est celle que l'on apporte, mis à part sous les puits à plaque où le petit trou central laisse passer un fin faisceau. La photosynthèse n'est donc pas possible, exception faite du musée (catacombes officielles) où les spots de lumière blanche permettent aux algues et mousses de se développer, ce qui, avouons le, apporte un brin de vie à l'ossuaire, mais n'est pas très "developpement durable".


Profondeur

La profondeur des carrières (indiquée sur les inscriptions gravées de l'IGC), varie environ de 5 mètres à 35 mètres. Indiqué en pieds/pouces ou en mètres. 1m = 393,7 pouces = 3,280 pieds

Les plaques donnant la profondeur se lisent ainsi : Au dessus du trait est inscrite l'altitude négative par rapport au niveau le plus bas de la Seine en l'été 1719. En dessous du trait on trouve la profondeur soit le nombre de mètres recouvrant le ciel de carrière.

Par endroit on peut observer du salpêtre qui suinte du mur en croustillant. Cette substance, composée de nitrate de potassium était autrefois récupérée pour confectionner de la poudre à canon.

 

Pollution :

Une souillure au gasoil peut être visible comme des taches violettes pourpre tachant la pierre. A l'odeur, et aux reflets surnageant sur l'eau. Celles-ci peuvent provenir des nombreuses cuves de réserves stockés dans les caves et sous bassement des batîments. Mais également des machineries lors des injections du sous-sol.

 

Une pollution au métaux comme le cuivre sera visible par la coloration de coulée calcitique verte et bleu. La présence de cuivre a été confirmé par la détection de bandelette révélatrice de pollution de l'eau. Test de dissolution dans l'acide chloridrique de calcite verte : elle se dissout et laisse une coloration verte dans le liquide résultant. Addition de soude à cela : formation d'un précipité bleu pale, texture crèmeuse, typique de l'oxyde de cuivre, en principe.