Scialet Robin

31 octobre 2016. Francois, Guillaume, Marina, Aurélien, Delphine

11h30, on arrive à l'entrée du trou, qui s'ouvre par un petit porche dans la forêt de Lente, duquel une chatière a été percée. Un premier point visible de l'extérieur permet de commencer une main courante avant de s'enfourner dans une chatière menant à la tête du premier puits. Un p20 puis un p15 qui s'enchainent. Sur la fiche d'équipement, une c50 est conseillée. Première difficulté. Je n'aurais peut-être pas dut fractionner ou pas faire une main courante au début (hum), la corde n'arrive pas en bas. Il manque 2 mètres. On finit par se débrouiller en mangeant du mou, et en défaisant les nœuds de fin de corde. Ensuite p13 puis p9 avec c25 et c20. Pas de problème. Là on commence à entendre au loin Aurélien et Delphine qui nous rejoignent. Je n'ai pas avancé beaucoup. Pas grave. Viens la tête de puits du grand dernier puits de 140m. Je commence la c200. Un premier puits de 24m nous permet d'être confortable à plusieurs sur un palier. Une petite flaque en dessous mais le puits ne pleut pas. Il peut être mouillé en cas de météo dépressive, mais cela fait 2jours que le temps est bleu. Pour continuer 2 options sont possibles. Sur le descriptif il est indiqué de prendre la rive droite pour faire une vire avant la tête de puits pour continuer, mais il n'y a pas de margelle et peu de spits. Comme je n'ai pas des bras de 2m de long, je choisis la rive gauche, qui est équipée de plus de spits, et possède une margelle. Je dois par contre arriver à faire traverser la vire de l'autre côté. Atteindre la paroi opposée pour descendre. Mais en me penchant au-dessus du vide sur la pointe d'un pied je n'arrive qu'à peine à toucher le spit de l'autre côté du bout des doigts. A force d'acharnement têtu, je finis par gagner le centimètre qu'il me manque pour visser le premier amarrage. Je descends 30m de plus puis passe la main à Aurélien qui va prendre la suite de l'équipement. Je remonte au point du dessus pour récupérer un kit oublié contenant une c35 que j'avais pris au cas où. Delphine malade, décide de remonter.

 

Une vire sur la paroi de droite, descente de quelques mètres, puis encore une vire à droite, et 5m de descente. Maintenant, on est bien plus conscient du volume du puits Jacques pote, il s'élargit bien et on a tout le gaz bien visible. Dessous il y a la lumière d'Aurélien qui essaye de me parler mais sa voix se perd dans une résonnance inaudible. J'essaye de lui lire la topo sans conviction, je me doute qu'il n'entend pas non plus. Au-dessus, apparemment, François a sorti son reflex et son tripode. Il me demande d'éclairer plein feu vers le haut pour faire une photo, Guillaume aussi éclaire le puits. Bref, il est bien mis en lumière, tout le long, aucun doute, on est tous d'accord, il est monstrueux, on ne peut pas dire le contraire. En bas j'entends des cris de joie d'Aurélien qui a trouvé son fractionnement, et je vois qu'il commence à penduler vers la lucarne. Ca a l'air marrant. On se pose à la sortie de la lucarne pour manger, il est déjà 15h. Aurélien remonte pour rejoindre Delphine. Nous continuons à trois dans le réseau du labyrinthe. Etonnant qu'il porte ce nom, sachant que sur la topo, c'est une galerie toujours toute droite. Mais on comprend vite, la progression n'est pas si tranquille. On a quitté nos bodar, et ferrailles, et c'est un enchaînement de chatières, rochers, blocs, glaise, galeries basses avec intersections qui peuvent éventuellement nous faire tourner en rond. On arrive au bout d'une heure aux petits soldats. De belles concrétions, faite dans des goures sèches depuis. Avec des petits cristaux de différentes formes. On pousse un peu jusqu'à l'escalade des choux fleurs, mais il est déjà tard si on veut rentrer manger et faire une nuit descente avant de rentrer à Paname le lendemain. On fait demi-tour. On tourne un peu en rond avant de se rendre compte qu'on recroise cette même chauve-souris qui a le vertige, à s'être fixé à 1cm du sol. On retrouve la lucarne pour remonter le Jacques pote. François passe en premier mais sa poignée lui échappe. Le puits continu 10-15m plus bas. Ma c35 de secours sera donc utile. 10min plus tard nous sommes tous trois en court de remontée. Je déséquipe. J'ai peur de me manger la paroi opposée en décrochant le pendule. Du coup je m'aide du bout de la c200 en faisant le tour d'une stalagmite pour me faire coulisser en douceur de l'autre côté. La corde se dégage sans problème. Je peux continuer. Le kit sherpa avec la corde de 200m est quand même un bon poids mort au fur et à mesure de la remontée. je peste après ce kit maudit. Je retrouve Guillaume qui m'a attendu au palier avec la fameuse main courante traversante qui m'avait donné du mal à l'aller. Ici, il prend la suite du déséquipement. Et j'en profite encore pour détester mon kit jaune de c200m mouillée maintenant, surtout sur les étroitures en tête du dernier puits. La montée est largement moins rapide avec cette charge. Depuis la lucarne il nous faudra 3h pour remonter.

 

21h Arrivés en haut très mauvaise blague. Quelqu'un nous a volé le mousqueton de l'entrée qui tenait la main courante d'entrée dans la chatière, en laissant la plaquette sur le spit et la corde posée sur le sol. Cela aurait pu être dramatique si la première personne remontant pensait se longer dans cette main courante en décrochant ses bloqueurs. Un mousqueton contre une chute de puits ? Surtout qu'il n'était pas spécialement beau ce skif. C'est quoi l'idée ? Je ne suis même pas immatriculée 75. Soupir . . . Y'a vraiment des inconscients. A moins que ce ne soit volontairement pour nuire. TPST 9h30

 

Photo Francois Lallier