ARRÊTÉ DU 2 NOV. 1955 - PRÉFECTURE DE LA SEINE

Art1: il est interdit à toute personne non munie d'une autorisation émanant de l'Inspection Générale des Carrières de la Seine d'ouvrir les portes et trappes d'accès aux escaliers et puits à échelons ou autres des anciennes carrières, de descendre dans ces ouvrages, de pénétrer et de circuler dans les vides des anciennes carrières s'étendant sous l'emprise des voies publiques de la Ville de Paris.

Art2: les contraventions au présent arrêté seront constatées par P.V. des commissaires de police et autres officiers de police judiciaire et des agents de l'IGC ayant qualité pour verbaliser. Elles seront déférées aux tribunaux compétents.

Art3: Le Directeur de la Police Municipale et l'Ingénieur Général des Mines, Inspecteur Général des carrières de la Seine sont chargés de l'exécution du présent arrêté qui sera inséré au recueil des Actes Administratifs et affiché dans Paris.

Fait à Paris le 2 novembre 1955.

Le Préfet de Police: signé Dubois.

 

En pratique !

-> Si tu te fais choper par les ktaflics sous terre ou en train d'ouvrir une plaque de carrière : un cas A piéton, l'amende est en général d'une 50ene d'euros (décision du juge, qui peut varier avec des circonstances agravantes)

-> Si tu te fais choper sur une voie de chemin de fer désaffecter : 135euro (minimum)

-> Si tu te fais choper sous un terrain militaire : plus d'une centaine d'euro d'amende avec relevé d'empreintes digitales et prélèvement d'ADN.

-> Si tu te fais choper par des flics "de surface" en entrant ou sortant, tu peux avoir droit à une garde à vue, parce qu'ils ne savent pas toujours à quelle interdiction se référer, sinon c'est un cas A piéton.

-> Si tu te fais prendre dans un ossuaire, en train d'essayer de rentrer dans un ossuaire par un cimetière, ou avec des ossements dans le sac, c'est un cas de violation de sépulture. Soit l’art. 225-17 du Code pénal, modifié par la loi n° 2008-1350 du 19 déc. 2008. Il prescrit : "Toute atteinte à l’intégrité du cadavre, par quelque moyen que ce soit, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende."

Il va de soit que les peines sont aggravées en fonction du contenu de tes poches ou de ton sac.

 

 

Attention Danger !

Comme disait monsieur l'agent l'autre jour à la sortie de la plaque :

"Vous connaissez les risques ??? hein ??? premièrement les effondrements, deuxièmement la maladie, et troisièment les montées d'eau subite".

En réalité le risque le plus important et grave est la chute de puits. Plusieurs accidents arrivent chaque année (avec des fractures à chaque fois) et ce genre de chute peut-être mortelle... Soyez vraiment vigilant quand vous décidez de les emprunter, à votre état d'ébriété et votre niveau d'étourderie. Les puits font globalement entre 15 et 30mètres de hauteur, ce qui correspond à se tenir à l'extérieur d'une facade d'immeuble de 6 à 12 étages...

Pour le reste ...

III Heureusement que Guillaumot et passé par là, la plupart des galeries sont consolidées est bien stables, mais pour les explorateurs des moindres recoins, il y a des parties beaucoup moins stables, illustration :

 

Pour les maladies cliquez -ICI- pour avoir quelques exemples non exhaustifs des risques associés.

Les plus courantes : Leptospirose, gale, infection de plaies non protégées, tétanos, ETC...

 

Concernant les montées brusques d'eau, il y a le risque des proximités de réservoir. En effet quelques réservoirs sont situés à proximité des carrières. Par exemple le sous basement du réservoir Montsouris existe un vide de carrières autrefois lié au GRS. Si le ciel se mettait à céder à cet endroit, des miliers de litres d'eau se déverseraient d'un coup dans les galeries et raseraient toute vie sur son passage. Pour ce qui est de la pluie, l'eau monte que très lentement... Parfois il y a malgré tout des fuites d'eau potable de canalisation ou d'eau usées qui rendent impraticables certaines galeries sans se tremper ou se souiller.

Dans des temps plus ancien, la Seine avait pris ses largesses et c'était même déversée dans les anciennes carrières, sous le jardin des plantes, par exemple. On peut également lire une inscription de la grande crue de 1910 sous le 13ème arrondissement.

 

Deux autres risques ne sont pas à négliger, l'intoxication au monoxyde de carbone du à l'utilisation de groupe électrogène, par exemple, dans un lieu trop peu ventilé. Ce n'est absolument pas adapté aux carrières de Paris, évitez !

D'autres part il est d'usage chez les cataphiles d'enfumer les galeries et salle les soirs de week-end, pour effrayer le touriste. Je ne conseille pas de rester dans le fumigène, même si certain s'en font des gorges chaudes, la composition varie puisque la plupart du temps ces fumigènes sont artisanaux, et vous ne savez pas qui a eu l'attention de le mettre. De plus si vous jouez aux apprentis enfumeurs, soyez très vigilent, vous pouvez vous tuer ou tuez d'autres personnes en prenant des recettes à la con sur le net...

 

Peur ?

Il n'y a aucune lumière sous Paris, sauf celle que vous apportez et encore en fonction de la météo (brouillard de purée de pois) elle peut être inutile. Certains passages peuvent être très étroits (chatières, trou dans des murs ou long boyau dans la masse) les claustrophobes auront du mal, la hauteur moyenne des galeries est souvent en dessous de la taille humaine, l'atmosphère est très humide et poussiéreuse, et il y a des passages d'eau, vous pouvez en avoir jusqu'au cou...

 

Un risque des plus probable est de se tordre la cheville ou de s'ouvrir le crane, surtout quand on est tête en l'air :

Après, évidemment il est plus difficile de ressortir vivant....

 

 

 

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