La cataphilie est un concept qui traverse les âges, et existe probablement depuis l'abandon des vides de carrière.

Gravure de la collection du musée Carnavalet, "Souper aux carrières d'amérique"
Ou "ktaripaille de nos ancêtres"
Elle représente un banquet de ribaudes et malandrins dans une
carrière abandonnée
sous les Buttes-Chaumont.
On peut faire le tour du matos cataphile rapidement. Panoplie, gadjets, accessoires.
Gants, Casques casquette ou bonnet, lampe électrique ou à acétylène, kitbag, bottes, cuissardes....

EDC du Ktaphile (Every Day Carry)

Ktalampe pour l'ambiance ou en cas de panne de lumière
*
ktalampe
L'activité étant interdite, on peut se retrouver dans un jeu de chat et de la souris avec la brigade sportive de flics, ou les employers de l'IGC, (avec risque d'amende), seuls autorisés à y pénétrer.

Cataphiles
2018
Aimer les "Cata". Le cataphile est passionné des souterrains. Un spéléo sans demander une autorisation, sans fédération, sans administration. Il fait plus de terrain à pied que sur corde ce qui peut éventuellement être l'inverse pour les "officiels" spéléo, mais ce n'est pas systématique. Il préfère les cavités artificielles aux naturelles, mais la frontière n'est pas étanche et peut vite se retrouver de l'autre côté. Il fait également l'équivalent de première en essayant d'ouvrir des réseaux, des accès, il topographie.
Pourquoi aller dans ces lieux souterrains froids, obscurs, sales, humides, inconfortables, et ... interdit ? Une réponse unique n'existe probablement pas, et ne serait pas satisfaisante. Il en existe un tas. Des prétextes, passions, expériences sensorielles, aux convictions profondes. Ce que l'on pourrait dire sans se tromper, et qui mettrait tout le monde d'accord, c'est son caractère hors du commun et coupé du monde quotidien.
Coupé des référentiels imposés en surface, les passagers du sous-sols sont attirés par un sentiment de liberté salvatrice. C'est un refuge, un terrain de jeu, d'aventure, de convivialité, un sujet d'étude historique ou scientifique, un jardin secret, un chez-soi partagé, une zone autonome, une source de créativité ou chaque un imagine son monde idéal. Cette exaltation de vie souterraine est liée intimement à la notion de clandestinité qui donne ce sentiment de liberté. No man's land. Mais attention également aux dérives et perte de soi. Faites attention à vous et aux autres. Il faut garder à l'esprit que l'obscurité peut mener loin dans l'autodestruction. N'oubliez pas de rester vivant.
Ce concept existe dans d'autre ville que Paris, d'autres carrières. Ce n'est pas que les catacombes.
Mais ce n'est plus la cataphilie dès lors que ce n'est plus clandestin. Soustraire la clandestinité à la cataphilie, et les règles sont de nouveaux définies par le monde extérieur.
2010
L'humain cataphile est
celui qui traîne en sous sol parisien, et qui se met à rapporter tout
sujets de conversation aux sous-sols. Bien que remontant de temps en
temps à la surface pour se nourrir, éventuellement se laver et produire
des richesses pour la société, il mène une vie parallèle
souterraine. Cet animal est solitaire ou social, il se déplace parfois
en meute et peut adopter un comportement de compétition territoriale. Il
existe plusieurs stratégies adaptatives liées à la pression
compétitive, comme, laisser ses étrons en milieu d'une galerie, pisser
dans un squat ennemi, brûler les plans des mains d'un néophyte, tagger
un maximum de murs, ou semer ses déchets partout où il est passé.
Parfois il peut utiliser un comportement encore moins couteux, qui
consiste en flooder les forums de trolls pour effrayer
les compétiteurs ou néophytes. Le territoire occupé par une meute est
alors agrandit, creusé, aménagé, en squat, avec des décorations,
peintures, sculptures, et planques qui leurs sont propres. Si le squat
est reconnu comme douillet ou artistique, il pourra par la suite être
reconnu par la communauté et figurer sur une carte, porter un nom, héberger des fêtes.
Bien
qu'agrégée en plusieurs groupes d'approches différentes, on peut parler d'une unité, sa population ayant pour point commun la fièvre du lieu, les catacombes. Cette fièvre est carractérisée par une effervescence créatrice centrée sur le monde chtonien.
Les individus de cette population se regroupent à des dates
particulières, l'anniversaire de la mort de Phiphi, la Ste Barbe, la
fête des morts, ktalloween, ktanoel, la fête du poulet, ou leur propre anniversaire (de
première descente dans les sous-sols parisiens). D'autres évènements spécifiques à la cataphile peuvent avoir lieu : catasprint, tractofolie, ktabroc, ktaviok, ktajam, ktalloween, ktacarnaval, ktanoel, fête du slip ... etc
De nombreux aspirants pour cette aventure souterraine demande un guide pour une descente initiatique dans le seul but de pouvoir se flagorner à leur ami de surface d'un "Je l'ai fait! ", mais n'y retourneront jamais. Tout le monde s'accordera pour les appeler des touristes, et leur feront subir quelques misères gentilles ou viscieuses pour leur compliquer la tâche. Seulement un faible pourcentage des téméraires lumifuges seront véritablement contaminés par le virus de la cataphilie. Ceux-là auront la certitude, dès leur première descente, que ce lieu est incroyable, fantasmagorique, et voudront y retourner le plus tôt et le plus souvent possible. Ils sont tout de suite reconnaissable dès les premiers mètres sous Paris, aux étoiles qui se mettent à briller dans leur yeux. Et ne s'arrêteront jamais de descendre. Mais attention, certains sont des sacrés relous. Ils croient maîtriser un truc, et posséder un super secret de ouf que personne de nouveau peut découvrir, sans payer le coût d'un bizutage.
On en
peut que noter la ressemblance entre organisation cataphile et fourmilière. Bien que moins
organisée et évoluée que cette dernière. En effet, il existe des sortes
de castes comme chez les fourmis, et des pièces évoquent les greniers,
salle à manger, salle d'hibernation. Mais l'humain cataphile a perdu sa
capacité à cultiver des champignons, (ou il ne le fait pas exprès) et
n'a pas encore penser à développer l'élevage comme la fourmi qui élève
des troupeaux de pucerons, et cultive des champignons pour diversifier
ses ressources nutritive et ne pas dépendre seulement des
chasseurs/cueilleurs partant à l'extérieur. La seconde différence entre
l'homme cataphile et la fourmi est que cette dernière dépose ses ordures
et cadavres à la surface en un dôme nommé "dépotoir", alors que les
premiers préfèrent conserver tout cela bien profondément dans ses
greniers. Enfin, bien que animal social, l'homme cataphile n'a pas de Reine,
mais repose sur un système proche de l'anarchisme, et ne pond pas encore
d'oeufs.
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